UCHRONIE ET PENSEE SOCIALISTE

Publié le par Luc BOUTET

Ce qu’il y a d’épatant avec les socialistes, c’est qu’ils vous obligent toujours à consulter votre dictionnaire.

En Avril 2012, Le Petit Robert, Le Larousse et Le Littré s’étaient vus consultés pour connaître l’acception exacte de : l’Anaphore.

Hier matin, à 10 H 10, sur I télé, devant Jean-Pierre Elkabach et ses compères qui l’interrogeaient sur l’affaire Cahuzac, Le Ministre des finances, Pierre Moscovici, nous a invité à rechercher dans nos dicos UCHRONIE

Même si j’avais une vague idée, par conscience professionnelle, j’ai interrogé mon Hachette préféré :

UCHRONIE : Conception de l’Histoire qui prétend la reconstruire non telle qu’elle fut en réalité, mais comme elle aurait pu ou dû être.

L’uchronie n’est souvent qu’une œuvre d’imagination.

Puis sur internet : au CENTRE NATIONAL de RESSOURCES TEXTUELLES et LEXICALES

(http://www.cnrtl.fr/definition/uchronie)

UCHRONIE, subst. fém.

A. − PHILOS. ,,Histoire refaite en pensée telle qu'elle aurait pu être et qu'elle n'a pas été`` (Thinès-Lemp. 1975).

B. − Époque fictive; évocation imaginaire dans le temps. Espace et durée vécus: le « moi-ici-maintenant »: utopie et uchronie, deux biais par lesquels nous cherchons à échapper à notre condition en nous donnant les apparences abstraites de l'éternité (Mounier, Traité caract., 1946, p. 299).L'action microphysique, comme l'action psychologique, semble être sur fond d'utopie et d'uchronie, sur fond de: « car autrement... » son actuel est environné de possibles « entrevus » (Ruyer, Cybern., 1954, p. 181).

Et enfin WIKIPÉDIA : (https://fr.wikipedia.org/wiki/Uchronie)

Dans la fiction, l'uchronie est un genre qui repose sur le principe de la réécriture de l’Histoire à partir de la modification d’un événement du passé. « Uchronie » est un néologisme du XIXe siècle fondé sur le modèle d’utopie, avec un « u » négatif et « chronos » (temps) : étymologiquement, le mot désigne donc un « non-temps », un temps qui n’existe pas. On utilise également l’anglicisme « histoire alternative »[1] (alternate history). L'histoire contrefactuelle et l'uchronie se distinguent par la prééminence donnée soit à l'événement déclencheur (histoire contrefactuelle), soit à ses suites fictives (uchronie). Lorsqu’elle est associée à des moyens techniques qui permettent de remonter dans le temps et donc de modifier le passé, l’uchronie est directement associée au genre de la science-fiction.

L’auteur d’une uchronie prend comme point de départ une situation historique existante et en modifie l’issue pour ensuite imaginer les différentes conséquences possibles. À partir d’un événement modifié, l’auteur crée un effet domino(terme anglo-saxon couramment utilisé : effet papillon)[pas clair] qui influe sur le cours de l’Histoire. Cette volonté de changer le cours de l’histoire pour imaginer ce qu’elle aurait pu être rappelle la phrase de Blaise Pascal : « Le nez de Cléopâtre, s’il eût été plus court, toute la face de la terre aurait changé » (Pensées, 90).

Régis Messac, dans sa revue des Primaires donne, en 1936, de l’uchronie cette définition : « Terre inconnue, située à côté ou en dehors du temps, découverte par le philosophe Renouvier, et où sont relégués, comme des vieilles lunes, les événements qui auraient pu arriver, mais ne sont pas arrivés »[2].

Je trouve que Monsieur Moscovici a rudement bien fait d’avoir utilisé ce mot – il l’a re-dit 4 fois, sans doute un peu pour épater les journalistes qui l’interviewaient – tant ce mot lui va bien. On peut effectivement constater que le Parti socialiste, à l’Assemblée Nationale et ailleurs, quand il relate l’action politique des gouvernements de droite ayant dirigé la France pendant les dix dernières années, usent et abuse d’uchronie chronique.

Je pense même que "l’uchronie" est un parfait synonyme de la "pensée socialiste".

Alors, une "anaphore uchronique": c’est du vrai nanan !

Luc BOUTET

Publié dans SOCIETE

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